La digne et gracieuse Maurine Jones


Le bonheur est un choix

La belle-mère de ma meilleure amie, une petite dame de 92 ans, avec une fière allure, pleine d'aisance, toujours habillée de façon impeccable dès le matin à 8h, coiffée avec élégance et parfaitement maquillée, même si elle a presque entièrement perdu sa vue, déménage aujourd'hui à la maison de retraite. C'était devenu nécessaire depuis le décès de son mari de 70 ans survenu récemment.
Maurine Jones est la plus belle femme, la plus digne et gracieuse que j'ai jamais eu le plaisir de connaître.
Même si je n'ai jamais aspiré à atteindre la profondeur de sa sagesse, je souhaitais vraiment apprendre tout ce que je pouvais de sa vaste expérience.
Après plusieurs heures d'attente dans l'entrée de la maison de retraite, elle esquissait un doux sourire quand on lui annonça que sa chambre était prêtre. Pendant qu'elle manoeuvrait son déambulateur pour se diriger vers l'ascenseur, j'ai entreprit de lui faire une description détaillée de sa minuscule chambre, sans omettre le drap fleuri suspendu à sa fenêtre.

"Je l'adore ! ", disait-elle avec l'enthousiasme d'une fille de 8 ans à qui l'on aurait présenté un petit chien.

"Mme Jones, vous n'y êtes pas encore, attendez ! "

"Ça n'a rien à voir", répondit-elle. "Être heureux est une chose que vous décidez à l'avance. Que j'aime ma chambre ou pas ne dépend pas de la façon dont elle est arrangée... ça dépend de comment j'ai arrangé mon esprit. J'ai déjà décidé de l'aimer. C'est une décision que je prends tous les matins au réveil. J'ai le choix. Je peux passer ma journée au lit à compter les problèmes que j'ai avec les parties de mon corps qui ne fonctionnent plus, ou je peux me lever et être reconnaissante pour les parties qui fonctionnent encore.

Chaque jour est un don et tant que je peux ouvrir mes yeux, je me focaliserai sur la nouvelle journée et sur tous les souvenirs de bonheur que j'ai conservés pour ces moments-ci de ma vie.
Le grand âge, c'est comme un compte en banque... vous retirez ce que vous y avez déposé. Alors mon conseil pour vous serait de déposer beaucoup de bonheur dans votre compte bancaire de souvenirs.
Cheri Pape.

NB: J'ai d'abord publié cette histoire avec comme auteur "inconnu". Puis j'ai reçu un jour cet e-mail : "Je suis ravie que vous ayiez apprécié l'histoire de Maurine Jones. L'histoire a été publiée la première fois sur Park Cities People, un hebdomadaire de Dallas, Texas. Maurine a quitté ce monde mais sa sagesse est restée. Merci. Je suis l'auteur de cette histoire. Cheri Pape.

Traduction : Minh Le Quan

LES SECRETS DE ROSE, ÂGÉE DE 87 ANS !


Ce qui suit est une très belle histoire... à lire jusqu'au bout, car elle donne à réfléchir...

C'était le premier jour de la rentrée à l'université, et notre professeur s'était présenté en nous enjoignant de faire connaissance avec quelqu'un que nous ne connaissions pas encore.

En me levant pour regarder autour de moi, je sentis une main se poser doucement sur mon épaule. En me retournant, je vis une petite vieille toute «ridée» qui me regardait avec un sourire radieux, irradiant de tout son être.

- Bonjour, ma jolie, me dit-elle. Je m'appelle Rose. J'ai quatre-vingt-sept ans. Me permets-tu de te donner l´accolade? En riant, je lui répondis avec enthousiasme. - Bien sûr que vous le pouvez!"

Et elle me gratifia alors d'une formidable étreinte. -Pour quelle raison une personne si jeune et si candide comme vous est-elle à l'université? lui demandai-je.

Avec malice, elle répondit,

- Je suis là pour rencontrer un riche époux, me marier, faire deux enfants, et, ensuite, je profiterai de ma retraite pour voyager.

- Non, sérieusement, lui demandai-je ? J'étais curieuse de savoir ce qui avait pu la motiver à relever ce défi à son âge.

- J'ai toujours rêvé d'avoir une formation universitaire, et, aujourd'hui, j'en reçois une, me dit-elle.

Le cours terminé, nous allâmes au foyer des étudiants siroter ensemble un milk-shake au chocolat.

Nous étions devenues amies tout de suite. Ces trois premiers mois, nous partions chaque jour après les cours dans d'interminables discussions !

J'étais inlassablement fascinée à l'écoute de cette «machine à remonter le temps» qui partageait avec moi sa sagesse et son expérience.

Après quelque temps, Rose était devenue la coqueluche du campus et elle n'avait aucun mal à se faire des amis partout où elle allait. Elle adorait se faire élégante et se réjouissait de l'attention que lui portaient les autres étudiants. Elle s'y prêtait de bonne grâce.

À la fin du second trimestre, nous avons invité Rose à prendre la parole au banquet de notre équipe de foot. Jamais je n'oublierai les mots qu'elle nous y a dit alors. Après avoir été présentée, elle est montée sur le podium. Alors qu'elle commençait le discours qu'elle avait préparé, elle a fait tomber par terre une partie de ses notes. Frustrée et légèrement embarrassée, elle s'est alors penché sur le micro en disant simplement; - Excusez ma nervosité. Je ne bois plus de bière depuis le Carême, et ce whisky m'assomme ! Je ne vais jamais retrouver l'ordre de mes notes, alors permettez-moi juste de vous dire ce que je sais.

Tandis que tout le monde s'esclaffait, elle s'est éclairci la voix et a commencé :

- Nous ne cessons pas de jouer parce que nous sommes vieux. Nous devenons vieux parce que nous cessons de jouer. Il n'y a que quatre secrets pour rester jeune, être heureux, et connaître le succès.

1 - Il vous faut rire et faire preuve d'humour chaque jour.

2 - Il vous faut avoir un rêve. Lorsque vous perdez vos rêves, vous mourez. Vous avez tant de gens autour de vous qui sont morts et qui ne le savent même pas !

3 - Il y a une énorme différence entre vieillir et grandir. Si, à dix-neuf ans, vous restez dans votre lit une année entière sans rien faire d'utile, vous atteindrez vos vingt ans. J'ai quatre-vingt-sept ans, et, si je reste au lit toute une année sans faire quoi que ce soit, j'atteindrai mes quatre-vingt-huit ans.

Tout le monde sait vieillir. Cela ne nécessite, ni compétence, ni dispositions particulières. L'idée est de grandir en trouvant toujours l'opportunité pour le changement.

4 - N'ayez aucun regret. Les personnes âgées n'ont habituellement pas de regrets pour ce qu'elles ont fait, mais bien plutôt pour ce qu'elles n'ont pas fait. Les seules à avoir peur de la mort sont celles qui ont des regrets.

Elle a terminé son discours en chantant bravement : « La Rose ».

À la fin de l'année, Rose a terminé la licence qu'elle avait entreprise durant toutes ces années. Une semaine après avoir obtenu son diplôme, Rose est morte paisiblement pendant son sommeil.

Plus de deux mille étudiants ont assisté à ses funérailles, en hommage à la femme merveilleuse qui prêchait par l'exemple qu'il n'est jamais trop tard pour devenir tout ce qu'il vous est possible d'être.

Si vous lisez ceci, songez à envoyer ces sereines recommandations à vos amis et à votre famille, ils les aimeront sûrement!

Souviens-toi de moi !


Il allait passer outre sans apercevoir la vieille dame bloquée de l'autre côté de la route, mais, à travers la faible lumière du jour, il pouvait pressentir son besoin d'assistance.

Il s'arrêta devant la voiture Mercedes, sortit de sa vieille Pontiac grésillante, et se dirigea vers la pauvre dame désespérée.

Malgré le sourire qui se dessinait sur son visage, elle était effrayée.

Depuis le temps qu'elle attendait, personne ne s'était arrêté pour l'aider.

Et ce jeune homme, allait-il lui faire mal ?

Il paraissait pauvre et affamé, et il pouvait voir qu'elle était effrayée, debout dans le froid. Il savait qu'elle avait la chair de poule et ressentait ce frisson que seule la peur entraînait.

Je viens vous aider madame. Allez-vous asseoir S.V.P. dans la voiture où il fait un peu plus chaud.

Par ailleurs, mon nom est Bryan Anderson.

Eh bien, son problème était la crevaison, mais, avec son âge avancé, elle ne pouvait rien faire toute seule.

Bryan s'abaissa, fléchit les genoux, rampa sous la voiture cherchant comment placer le cric, serra ses articulations une ou deux fois.

Quelques minutes après, il avait pu remplacer le pneu.

Il était devenu sale, et légèrement blessé à la main.

Pendant qu'il resserrait les écrous, elle abaissa alors la vitre et commença à lui adresser la parole.

Elle lui expliqua qu'elle était de la ville de St.Louis, et qu'elle était seulement de passage.

Elle ne pouvait pas assez le remercier pour son secours.

Bryan pouvait juste ébaucher un sourire en fermant sa malle d'outils.

La vieille lui demanda combien elle devait payer. Elle pouvait tout accepter.
Elle imagina des choses affreuses auxquelles elle s'exposait s'il ne s'était pas arrêté.

Bryan n'a pas pensé un seul instant à être payé. Ceci n'était pas un travail pour lui.

C'était aider quelqu'un dans le besoin.

Et Dieu seul sait combien de fois des gens l'avaient aidé dans le passé. Il menait toute son existence de cette manière et il ne lui venait pas à l'esprit de faire autrement.

Il lui a dit que si elle voulait vraiment le payer en retour, la prochaine fois qu'elle verrait quelqu'un dans le besoin, elle devrait donner à cette personne l'assistance nécessaire.

Et il conclut en disant : « Souviens-toi de moi ».

Il attendit qu'elle démarre son véhicule avant de quitter.

C'était une belle journée de froid et de dépression, mais il se sentait bien en prenant le chemin de la maison, à la tombée de la nuit.

A quelques mètres de là, la vieille dame trouva une cafétéria.

Elle y fit son entrée pour se réchauffer légèrement avec une bouchée, avant de reprendre le reste du parcours vers la maison.

C'était un restaurent modeste devant lequel se trouvaient deux vieilles pompes à essence. Tout lui paraissait étrange.

La serveuse l'accueillit et lui offrit une serviette propre pour nettoyer ses cheveux mouillés. Elle avait un gentil sourire, et même rester debout toute la journée ne pouvait lui ôter.

La vieille dame remarqua que la serveuse portait une grossesse d'environ huit mois, mais elle ne laissait ni l'effort, ni le travail, changer ses habitudes.

Elle se demandait comment une personne avec si peu pouvait être si généreuse envers un étranger.

Aussitôt, elle se souvint de Bryan.

Quand elle eut fini son repas, elle paya avec un billet de 100 dollars.

La serveuse alla vite chercher la monnaie.

Mais la dame se faufila dehors et s'en alla avant que la serveuse ne revienne.

La serveuse se demandait où elle pouvait bien se trouver.

Elle remarqua alors une note sur la serviette de table.

Des larmes coulèrent de ses yeux quand elle lut ce que la vieille dame lui avait écrit :

« Tu ne me dois rien. Je suis passée aussi par là. Quelqu'un m'a aidée à m'en sortir comme je le fais pour toi. Si tu veux réellement me payer en retour, voici ce qu'il faut faire : Ne permets pas à cette chaîne d'amour de prendre fin avec toi ! »

Et, sous la serviette de table, il y avait quatre autres billets de 100 dollars.

Il y avait des tables à nettoyer, des boîtes de sucre à remplir et des gens à servir, mais la serveuse se décida à le faire un autre jour, et prit congé.

Quand elle rentra chez elle, et monta au lit. Elle pensa à l'argent et à ce que la vieille dame lui avait dit.

Comment la vielle dame avait-elle su comment elle et son mari en avaient besoin ?

Avec un bébé le mois suivant, cela s'annonçait très dur.

Elle savait comment son mari était inquiet et, comme il était couché à côté d'elle, elle lui donna un doux baiser et chuchota légèrement et doucement à son oreille :

« Tout ira bien. Je t'aime, Bryan Anderson. »

Il y a un vieux dicton qui dit : « UN BIENFAIT N'EST JAMAIS PERDU ! »

LE MUR


Deux hommes, tous les deux gravement malades, occupaient la même chambre d'hôpital.

L'un d'eux devait s'asseoir dans son lit pendant une heure chaque après-midi afin d'évacuer les sécrétions de ses poumons, son lit était à coté de la seule fenêtre de la chambre.

L'autre devait passer ses journées couché sur le dos. Les deux compagnons d'infortune se parlaient pendant des heures. Ils parlaient de leurs épouses et de leurs familles, décrivaient leur maison, leur travail, leur participation dans le service militaire et les endroits ou ils avaient été en vacances.

Et chaque après-midi, quand l'homme dans le lit près de la fenêtre pouvait s'asseoir, il passait le temps à décrire à son compagnon de chambre tout ce qu'il voyait dehors.

L'homme dans l'autre lit commença à vivre pendant ces périodes d'une heure où son monde était élargi et égayé par toutes les activités et les couleurs du monde extérieur.

De la chambre, la vue donnait sur un parc avec un beau lac, les canards et les cygnes jouaient sur l'eau tandis que les enfants faisaient voguer leurs bateaux en modèles réduits. Les amoureux marchaient bras dessus, bras dessous, parmi des fleurs aux couleurs de l'arc-en-ciel, de grands arbres décoraient le paysage et on pouvait apercevoir au loin la ville se dessiner

Pendant que l'homme près de la fenêtre décrivait tous ces détails, l'homme de l'autre coté de la chambre fermait les yeux et imaginait la scène pittoresque.

Lors d'un bel après-midi, l'homme près de la fenêtre décrivit une parade qui passait par-là. Bien que l'autre homme n'ait pu entendre l'orchestre, il pouvait le voir avec les yeux de son imagination, tellement son compagnon le dépeignait de façon vivante.

Les jours et les semaines passèrent.

Un matin, à l'heure du bain, l'infirmière trouva le corps sans vie de l'homme près de la fenêtre, mort paisiblement dans son sommeil.

Attristée, elle appela les préposés pour qu'ils viennent prendre le corps.

Dès qu'il sentit que le moment était approprié, l'autre homme demanda s'il pouvait être déplacé à coté de la fenêtre.

L'infirmière, heureuse de lui accorder cette petite faveur, s'assura de son confort,
puis elle le laissa seul.

Lentement, péniblement, le malade se souleva un peu, en s'appuyant sur un coude pour jeter son premier coup d'oeil dehors.

Enfin, il aurait la joie de voir par lui-même ce que son ami lui avait décrit.

Il s'étira pour se tourner lentement vers la fenêtre près du lit.

Or, tout ce qu'il vit, fut un mur !

L'homme demanda à l'infirmière pourquoi son compagnon de chambre décédé lui avait dépeint une toute autre réalité.

L'infirmière répondit que l'homme était aveugle et ne pouvait même pas voir le mur.

Peut-être a-t-il seulement voulu vous encourager, commenta-t-elle.

Epilogue :

Il y a un bonheur extraordinaire à rendre d'autres heureux, en dépit de nos propres épreuves.

La peine partagée réduit de moitié la douleur, mais le bonheur, une fois partagé, s'en trouve doublé.

Si vous voulez vous sentir riche, vous n'avez qu'à compter, parmi toutes les choses que vous possédez, celles que l'argent ne peut acheter.

Aujourd'hui est un cadeau, c'est pourquoi on l'appelle présent.

Le roi et le jardin


Il y avait un jour un roi qui avait planté près de son château toutes sortes d'arbres, de plantes et et son jardin était d'une grande beauté. Chaque jour, il s'y promenait : c'était pour lui une joie et une détente.

Un jour, il dût partir en voyage. A son retour, il s'empressa d'aller marcher dans le jardin. Il fût surpris en constatant que les plantes et les arbres étaient en train de se dessécher.

Il s'adressa au pin, autrefois majestueux et plein de vie, et lui demanda ce qui s'était passé. Le pin lui répondit : "J'ai regardé le pommier et je me suis dit que jamais je ne produirais les bons fruits qu'il porte. Je me suis découragé et j'ai commencé à sécher."

Le roi alla trouver le pommier : lui aussi se desséchait... Il l'interrogea et il dit : "En regardant la rose et en sentant son parfum, je me suis dit que jamais je ne serais aussi beau et agréable et je me suis mis à sécher."

Comme la rose elle-même était en train de dépérir, il alla lui parler et elle lui dit : "Comme c'est dommage que je n'ai pas l'âge de l'érable qui est là-bas et que mes feuilles ne se colorent pas à l'automne. Dans ces conditions, à quoi bon vivre et faire des fleurs? Je me suis donc mise à dessécher."

Poursuivant son exploration, le roi aperçut une magnifique petite fleur. Elle était toute épanouie. Il lui demanda comment il se faisait qu'elle soit si vivante. Elle lui répondit : "J'ai failli me dessécher, car au début je me désolais. Jamais je n'aurais la majesté du pin, qui garde sa verdure toute l'année; ni le raffinement et le parfum de la rose. Et j'ai commencé à mourir mais j'ai réfléchi et je me suis dit : "Si le roi, qui est riche, puissant et sage, et qui a organisé ce jardin, avait voulu quelque chose d'autre à ma place, il l'aurait planté. Si donc, il m'a plantée, c'est qu'il me voulait, moi, telle que je suis." Et à partir de ce moment, j'ai décidé d'être la plus belle possible!"



Anonyme

Oser prendre des risques


Prendre des risques, c'est s'exposer à une possibilité de perdre.

Rire, c'est prendre le risque de paraître stupide
Pleurer, c'est prendre le risque de paraître sentimental
Aller vers l'autre, c'est prendre le risque d'un engagement
Montrer ses sentiments, c'est courir le risque de dévoiler au grand jour son moi profond
Exposer aux autres ses idées et ses rêves, c'est risquer leurs moqueries
Aimer, c'est risquer de ne pas être aimé en retour
Vivre, c'est risquer la mort
Espérer, c'est risquer la déception
Essayer, c'est risquer l'échec

Et pourtant nous devons prendre des risques
car le plus grand péril dans la vie est de ne prendre aucun risque
Celui qui ne risque rien ne fait rien, n'a rien et n'est rien
Vous pouvez peut-être échapper à la douleur et au chagrin en ne prenant aucun risque, mais alors vous ne pourrez tout simplement ni apprendre, ni ressentir, ni changer, ni grandir, ni aimer, ni vivre
Seul est libre celui qui ose prendre des risques

D'après un poème d'Albert Coccoz

Mon arbre à soucis


Un jour, je retenus les services d'un menuisier
pour m'aider à restaurer ma vieille grange.
Après avoir terminé une dure journée
au cours de laquelle une crevaison lui avait fait perdre une heure de travail,
sa scie électrique avait rendu l'âme,
et pour finir, au moment de rentrer chez lui,
son vieux pick-up refusait de démarrer.

Je le reconduisis chez lui
et il demeura froid et silencieux tout au long du trajet.
Arrivé chez lui, il m'invita à rencontrer sa famille.
Comme nous marchions le long de l'allée
qui conduisait à la maison,
il s'arrêta brièvement à un petit arbre,
touchant le bout des branches
de celui-ci de ses mains.

Lorsqu'il ouvrit la porte pour entrer chez lui,
une étonnante transformation se produisit.
Son visage devint rayonnant,
il caressa ses deux enfants et embrassa sa femme.
Lorsqu'il me raccompagna à ma voiture,
en passant près de l'arbre,
la curiosité s'empara de moi et je lui demandai
pourquoi il avait touché le bout des branches
de cet arbre un peu plus tôt.

" C'est mon arbre à soucis, "
me répondit-il. "
Je sais que je ne peux éviter les problèmes,
les soucis et les embûches qui traversent mes journées,
mais il y a une chose dont je suis certain,
ceux-ci n'ont aucune place
dans la maison avec ma femme et mes enfants.
Alors, je les accroche à mon arbre à soucis
tous les soirs lorsque je rentre à la maison.
Et puis, je les reprends le matin ".
" Ce qu'il y a de plus drôle ", il sourit,
" c'est que lorsque je sors de la maison le matin
pour les reprendre,
il y en a beaucoup moins que la veille
lorsque je les avais accrochés.

Gardez vos buts bien en vue !


Quand elle regarde droit devant, Florence Chadwick ne voit rien d'autre qu'un épais mur de brouillard. Son corps est tout engourdi. Elle a nagé pendant presque seize heures.

Elle était déjà la première femme à traverser la Manche dans les deux sens. Aujourd'hui, à 34 ans, son but est de devenir la première femme à nager de l'île de Catalina à la côte californienne.

Ce matin du 4 juillet 1952, la mer est comme un bain de glace et le brouillard est si dense qu'elle a du mal à distinguer les bateaux de soutien qui l'accompagnent. Des requins foncent vers sa silhouette solitaire avant d'être chassés à coup de carabine.

Pendant des heures, elle lutte contre le froid glacial de l'océan qui l'emprisonne tandis que des millions de téléspectateurs l'observent en direct sur une chaîne de télévision nationale.

Dans un des bateaux qui l'accompagnent se trouvent sa mère et son entraîneur qui lui envoient des encouragements. Ils lui disent que ce n'est plus très loin. Mais tout ce qu'elle pouvait voir est le brouillard. Ils l'exhortent à ne pas abandonner. Florence n'a jamais abandonné. . . jusqu'à cet instant.
Alors qu'il ne lui reste plus qu'un demi-mile à parcourir, elle demanda qu'on la sorte de l'eau.

Quelques heures plus tard, encore toute transie de froid, elle confiait à un journaliste : "Ecoutez, je ne cherche pas à me justifier, mais si j'avais pu voir la terre, je serais allée jusqu'au bout". Ce n'était ni la fatigue ni l'eau glaciale qui a eu raison d'elle. C'était le brouillard. Elle était dans l'impossibilité de voir son but.

Deux mois plus tard, elle essaya de nouveau. Cette fois-ci, malgré le même brouillard épais, elle nagea avec une foi intacte et son but clairement visualisé dans son esprit. Elle savait que quelque part derrière le brouillard se trouve la terre ferme. Et cette fois-ci elle réussit ! Florence Chadwick devint la première femme à traverser la mer de Catalina, pulvérisant ainsi le record masculin de deux bonnes heures !

Même si vous ne pouvez pas voir votre but avec vos yeux, vous pouvez toujours le voir avec votre esprit.

Que ceci soit la force qui vous amène là où vous désirez aller !